MAD WORLD • léonye.

« Madame Delacroix-Perrier dîtes bonjour à votre petite fille. » La scène était horrible pour quelqu'un qui, comme moi, à toujours eu horreur du bonheur parfait. Ma mère pleurait à cause de l'effort qu'elle avait du fournir pour faire sortir ma tête, mon père était au bord de l'évanouissement tellement la joie l'avait encerclé et les sages-femmes avait un sourire immense de dessiner comme si le bébé que j'étais était le premier qu'elle avait vu depuis leur naissance. Mon dieu c'était à vomir. Nan je suis pas antipathique, c'est pas ça, c'est juste que je trouve que le gens plongés dans le bonheur parfait c'est horrible, j'attends le jour où je sais pas trop quoi viendra mettre la zizanie dans cette océan de bonheur et foutra tout en l'air. « Ma... ma quoi ? » Ma mère regarda aussitôt mon père d'un air interrogateur. « Oui notre ... quoi ? » Louis, mon daddy chéri, avait cette fâcheuse et lourde habitude de répéter la même chose que ma mère, mais là, il semblait de vraiment pas comprendre. « Votre fille ! Il y a un problème ? » La sage femme les regarda d'un œil inquisiteur. « Regarde ça Louis, c'est une fille, une toute petite fille. » N'importe qui aurait pu prendre ma mère pour une folle sur l'instant présent mais il fallait comprendre les choses. Quelques mois au par avant, on leur avait annoncé que l'heureux bébé serait un garçon donc quel choc quand ils apprirent ce 15 mars, que la layette de leur enfant serait rose et non bleu camaïeu ! Bon tout n'était pas perdu, ma mère était heureuse comme pas possible, elle avait déjà tous pleins de plan shopping pour elle et moi qui se créaient dans sa tête et mon père, de son côté, se jurait déjà de se comporter avec moi comme la papa gâteux parfait, à chérir et à combler sa fille de toutes sortes de choses. Seulement, il vint le moment de choisir mon prénom, mais le problème se régla rapidement. « Comment s'appelle ce craquant bébé ? » Ma tante était penchée au dessus de mon berceau, si je savais ce que c'était que la peur à cet âge là, je crois que j'aurais crié de toutes mes forces. On aurait dit une sorcière qui me regardait de haut, ouais fin là j'invente un peu c'est vrai que je me souviens de rien du tout qui date de cette année là mais elle est toujours en vie et je te jure Bonnie que Cruella comparé à elle c'est du nutella.« Et bien pour tout te dire Claire, elle n'a pas encore de prénom ... » Claire, ou Cruella bis si tu préfères, tira une tête des plus choquée. « Comment ça ? Il faudrait peut être songer à lui en trouver un ! » Mes parents se regardèrent dans le blanc des yeux, elle avait pas tort ... « Ce qu'il y a c'est que des noms de garçon on en a à la pelle mais des noms de filles pas tellement pour ne pas dire aucun. » « Oui voilà. On avait Léopold ou Léo ou même Léonard mais on peut pas l'appeler par un de ces prénoms ... » Un long silence régna par la suite avant que ma tante ne le brise. « Léonie alors ! Ou nan j'ai même mieux, vous vous souvenez de la vieille grand-mère Léo ? Son prénom c'était Léona, peut être que vous pourriez appeler la petite comme ça, en souvenir dirons-nous. Et puis, ça sera original, ça ne court pas les rues ! ». Alors voilà comment je me suis retrouvée avec ce prénom aussi original que bizarre. Personne ne m'appelle Léona même pas mes profs c'est pour dire ! Mais je vis bien avec et puis j'adore Léo comme surnom. Tout a bien finit au final.

Maintenant Bonnie, je vais te raconter LE jour, oui, oui LE jour. Le jour le plus important por moi jusqu'à maintenant, le jour où je suis entré pour de vrai dans le monde que mes parents fréquentent, le jour où je l'ai rencontré, le seul et l'unique. Je vais te raconter tout en détail :



« Alors, qui sera la plus belle pour aller danser ce soir ? » Agathe me regardait avec ses grand yeux, sourire indescriptible aux lèvres. Sa question me rendait nerveuse et ce n'était pas sans raison ... « J'aimerais tant pouvoir te répondre que ça sera moi, mais tu sais bien que je pourrais jamais le dire ... » Je tournais sur moi même devant le grand miroir plantée au milieu de la salle. J'avais une des plus belles robes, même la plus belle robe que j'ai porté jusqu'à aujourd'hui. Elle était longue, en soie beige presque dorée. Mon père l'avait faite créée par un grand créateur spécialement pour ce jour. « Tu seras la plus belle Léo, c'est clair et net. Les poupées russes ou les japonaises pourront aller se rhabiller ! Crois moi. » Elle avait toujours les mots pour me mettre à l'aise et en confiance, je n'avais pas de sœur mais Agathe remplissait parfaitement cette tâche bien qu'elle ne soit que ma cousine. « Et si je me plante ? Imagine ça, devant tout le monde ! J'aurais la honte de ma vie, et puis je ne te raconte pas pour mon cavalier ..! » Nan, nan ! J'avais pas le droit de me planter aujourd'hui, j'avais tellement travaillé toutes ces danses qu'un faux pas n'était pas envisageable. « Léo, tu ne te planteras pas. Tu ne te plante jamais dans ce que tu fais, tu excelles partout pourquoi pas là ? C'est la chance de ta vie, le jour de ta vie ! C'est le bal des débutantes et tu as tout fait pour que ce soit parfait ! Il y aura zéro problème, je te le dis, je le sens. » Elle me regardait et ce qu'elle disait elle le pensait sincèrement, c'était vraiment réconfortant. Ce bal ça faisait un an au moins que je le préparais mentalement et physiquement. Le bal des débutantes c'était la porte pour les jeunes filles d'à peine dix-huit ans pour entrer dans la haute société. Tout le monde ne pouvait pas y assister ça non. Ce bal réunissait 23 jeunes-filles du monde, leurs parents étaient tous blindés. Mon père possédait l'une des plus grosses boîtes pharmaceutique du monde et avait fortune en partie grâce à ça, ma mère elle, avait hérité de son père d'une grande chaîne d'hôtels. Tout ça avait fait que je me retrouvais là, dans cette robe magnifique, collier et bagues en diamants comme parure. J'avais toujours été élevé dans ce milieu, parmi les fêtes mondaine dans l'aristocratie parisienne alors j'étais à l'aise mais comme d'habitude, je ne pouvais pas m'empêcher de stresse un maximum et de m'inquiéter pour tout. « Oui t'as raison, je dois me dire que tout va bien se passer ! » Je respirais un grand coup comme pour me donner confiance en moi. « Voilà ! Hum dis moi, tu sais qui est ton cavalier finalement ou pas ? » C'était ça la chose qui me faisait le plus peur ! Normalement, chaque fille décide de son cavalier et ça plusieurs mois avant le jour du bal où un tas de danses se faisaient. J'avais choisis Philippe, un jeune héritier dansant le tango, la valse et toutes les danses de salon parfaitement. Le genre idéale en quelques sortes. Au début tout allait bien et puis du jour au lendemain tout bascula. Il m'avait annoncé qu'il paraît au Pérou avec Livana, une femme qu'il venait d'épouser. C'était presque incroyable et même en écrivant ça aujourd'hui, j'ai du mal à croire que c'est vrai ... Toujours est-il qu'en moins de temps qu'il faut pour le dire je mettais retrouver sans cavalier. Mon père avait juré de m'en trouver un pour le jour-j et du coup, je devais attendre jusqu'au fameux soir pour rencontrer l'heureux élu. J'étais persuadée que mon père choisirait le premier garçon qui lui tomberait sous la main. Tant qu'il savait aligner deux pas ça irait de toute façon ... « Nan je sais toujours pas ... J'aurais la surprise si on peut dire ça, ce soir au dernier moment ... ».




« Léona ? » J'étais dans les couloirs du grand hôtel Crillon, là où se déroulait tous les ans l'événement. Je me retournais automatiquement à l'appel de mon prénom. Un grand brun ténébreux, incroyablement séduisant se tenait devant moi. Je ne le connaissais pas mais comptait bien le faire ... « Oui c'est bien moi. » Je lui fis un de mes plus beaux sourire. Je n'étais pas du genre à coucher à droite, à gauche, mais j'aimais jouer de mon charme pour draguer les garçons séduisant, il fallait bien l'avouer. « Je suis Martin, votre cavalier. » Il me souriait avec ce sourire colgate ultra bright, et moi je restais plantée là sans savoir trop quoi dire? Je m'attendais à un garçon banal, sans classe ni style et au lien de ça je me retrouvais là avec l'homme idéal. « Mon cavalier ? Je m'attendais pas à quelqu'un comme ça. » Il fit une tête étonnée, c'était un peu normal en même temps. « Nan fin je veux dire que je m'attendais à avoir un cavalier absolument pas beau et élégant et ... » Je sentais que je m'enfonçais toute seule et que mes joues s'empourpraient. Il paraissait amusé par ma mal adresse sans être moqueur. « Bref, tout ce que je veux dire c'est ... bien, je suis contente que ce soit vous. » Il fallait que j'arrête immédiatement de me ridiculiser inutilement. « Et que diriez-vous si on se tutoyait ? » Je lui souris aussitôt, je me sentais bête d'être aussi en admiration devant lui ... « Ça me va parfaitement à une condition, que tu m'appelle Léo et non Léona. » Il acquiesça toujours avec ce même sourire ravageur.

Tu vois Bonnie, je m'étais jamais sentie aussi ridicule et pitoyable que ce jour là et pourtant, la suite de la soirée se déroule tellement bien que je me serais presque cru dans un rêve. J'étais un peu comme cendrillon et son prince charmant sauf qu'aux douze coups de minuit, je pouvais encore rester avec lui. Ça fait deux ans que je l'ai rencontré et deux ans qu'on est très proche. Je crois qu'il me considère comme sa meilleure amie et moi c'est pareil pour lui, mais plus les jours passent plus j'ai l'impression que de mon côté il y a bien plus. Je pourrais parler des heures avec lui, nuit et jour je pourrais l'écouter me parler de l'art et de la musique qu'il aime autant que moi. C'est fou ça, je m'étais toujours juré que l'amour ne serait pas pour moi mais c'est bien la preuve qu'on est pas seul maître de son destin ... Il est aux Beaux-Arts avec moi et me dire que je dois m'en tenir à de l'amitié me tue un peu plus chaque fois. Peut être qu'un jour je lui dirais mais je sais pas si j'en aurais le courage. On joue souvent à « cap ou pas cap » un peu à la manière du film Jeu d'enfants. C'est la vie parisienne je crois, dans toute sa splendeur.


Je suis un peu fatiguée Bonnie ce soir alors je vais pas en raconter plus je vais juste finir par un rapide description de fin, si j'écrivais une autobiographie de moi – ce qui n'arrivera jamais – ça serait ce qu'il y aurait sur la quatrième de couverture.

Je suis Léona Delacroix-Perrier, j'ai vingt ans, j'ai participé au fameux bal des débutantes, chose la plus merveilleuse qui me soit arrivé depuis ma naissance. Je vis parmi la Haute Société, j'ai fréquenté les plus beaux hôtels, mangeais dans les meilleurs restaurants, gouté les vins les plus chers du marché et pourtant, je suis ne suis pas forcément super bien là où je suis. J'adore fumer, boire et faire la fête jusqu'à pas d'heure, j'ai déjà couché avec plusieurs garçons alors que chez les Delacroix-Perrier c'est, pas éthique, pas avant le mariage. Je suis la roue crevée de cette famille, on a pas honte de moi mais on évite de raconter mes exploits pourtant, j'ai toujours eu d'excellentes notes et je réussis tout ce que j'entreprends. Mais mes parents ont vite compris qu'ils devraient me serrer les boulons si on veut pour ne pas que je parte à la dérive. Je peux autant prendre mon pied pendant une skins party dans le Marrais qu'en parlant art et musique avec mon meilleur ami. Je suis une fille touche à tout, qui aime la vie et qui je projette rien. Je suis pas du genre à tracer des grands plans dans les grandes largeur, la vie est trop surprenant et imprévisible pour ça. Je m'étais toujours juré de ne pas tomber amoureuse et voilà que le destin en a voulu autrement. J'ai les pieds sur Terre et j'ai encore les rênes de ma vie dans les mains. Mon quotidien c'est l'école des Beaux-Arts, je m'éclate vraiment dans ces études, c'est ce que j'aime. Je sais pas trop ce que j'aimerais faire plus tard, mais j'ai le temps. Si je voulais, je pourrais ne jamais travailler avec l'héritage que j'aurais de mes parents mais jamais, nan jamais, je vivrais seulement de ça. Et puis si je ne travaillais pas, je m'ennuierais très vite. Je suis prête à tout et partante pour tout, je ne supporte pas ne rien faire pendant plus de cinq minutes. Je suis aussi insupportable qu'attachante. On m'aime ou on me déteste. Je suis Léo quoi.