AUBREE&ARMAND (♥) • I can be your superwoman.

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Aujourd’hui est un jour nouveau, et par jour nouveau je veux que je n’aurais pas nécessairement à me soucier de ce qui se passera, même si au fond de moi je sais que je devrais. Je me lève tous les matins en me disant que mon masque me va à merveille. Ce masque que je porte pour cacher mes émotions, parce que je refuse tout bonnement qu’on puisse me déchiffrer rien qu’à mes expressions. Seules les personnes me connaissant bien en sont capables, et elles ne courent pas particulièrement les rues. M’enfin, je me lève et je me dirige vers la salle de bains où je fais ma toilette, comme tous les matins. J’attends ensuite patiemment que Gabrielle se réveille, et je nous prépare à déjeuner. C’est ma routine depuis tellement de temps que je ne compte plus, et je m’y suis accommodée de manière à ce que je n’aie pas à penser – réaliser pour de bon – que je n’ai personne d’autre pour prendre soin d’elle, sauf Armand, mon « petit-ami ». Vu mon état civil, il serait plutôt considéré comme mon amant, et je n’aurais pas honte de l’assumer, parce que c’est le cas et je le sais. On a décidé de se donner une chance, voir comment ça évoluait, il y a déjà quelques mois, je sais plus. À date ça fonctionne, j’arrive à gérer Gabrielle et lui, et il vient parfois passer du temps avec nous. Pourquoi ai-je l’impression qu’Armand fait un meilleur père que le propre père de ma fille ? Elle n’en a pas à proprement parler, mais si elle devait en choisir un, ce serait certainement Armand, et ce n’est pas moi qui dirais non. Il y a des jours où je me lève et où je me demande pourquoi le Destin en a fait ainsi, mais je dois me résoudre à comprendre que rien n’arrive pour rien, et que tout finira par se remettre en place un jour ou l’autre, même si c’est avec peine et difficulté.

Je regarde mon bébé de presque deux ans, et je me dis que plus les jours passent, plus elle ressemble à son père, et moins j’ai de chances de me sortir de ce trou. Ce cercle vicieux et infernal dans lequel je suis tombée et dont j’arrive difficilement à me sortir, surtout avec tout ce qui se passe dans mon entourage. Je gère travail et famille, et amis, évidemment. Que ferai-je sans amis ? Je ne sais pas trop, ils sont ceux qui me soutiennent quand les temps sont durs, et ils l’ont été à plusieurs reprises, mais j’ai su garder mon masque et mettre mes problèmes de côté, les régler en quelque sorte. Bref, je me permets une petite sortie, parce que j’en ai vraiment trop envie. Je ne travaille pas aujourd’hui, et je dois déposer Gabrielle à la garderie avant 10h00, sinon ils ne la prendront pas, et j’aimerai vraiment profiter de ce jour de congé. Pas que je n’aime pas ma fille, mais quel parent ne rêve pas d’avoir un congé une fois de temps en temps ? Je la prends et la prépare, puis prends ma voiture et la dépose, demandant à une des gardiennes présentes si je pouvais la laisser un peu plus longtemps aujourd’hui. Vu que j’en connais une plus que les autres, elle me fait parfois cette faveur, parce qu’elle me connaît et qu’elle connaît ma situation. M’enfin, je prends mon portable et compose le numéro de mon chéri. « Bon matin, jolie brune… » « Bon matin… Ça te dirait de me rejoindre à midi au Cuba Compagnie ? J’ai envie qu’on passe un peu de temps ensemble, et j’ai la journée. Gabrielle est à la garderie, aussi, on pourra donc en profiter. » Je peux l’imaginer entrain de sourire au bout du fil. Son sourire parfait qui me fait fondre chaque fois. Je ne sais pas si c’est aussi le cas pour lui, le fait de remarquer que Gaby ne me ressemble plus trop… Parfois j’ai l’impression qu’en parlant d’elle, je l’inclus trop, et que ça va finir par le faire fuir, et j’en ai vraiment peur. Mais je me rassure en me disant que s’il ne voulait rien à voir avec ma fille, on ne serait pas ce qu’on est aujourd’hui. « Je t’y rejoins avec plaisir. On se voit donc dans une heure. » J’ai parfois l’impression de devoir exprimer mon amour plus que d’habitude aussi… Rah, je déteste me sentir comme ça, ça me rend folle et me fait tourner la tête, parce que je ne peux pas le contrôler… « Je t’aime. » « Moi aussi. » Je trainasse un peu avant de me rendre au dit endroit. J’ai quelques trucs à acheter pour l’appartement et je dois commencer à penser à magasiner pour Gaby aussi, elle grandit vite et ses vêtements deviennent rapidement trop petits.

L’heure passe excessivement vite, et je suis devant le restaurant, attendant Armand. Il n’est pas en retard, c’est moi qui suis en avance, parce que je le suis presque tout le temps. J’ai horreur du retard et quand je le suis-je n’ai pas vraiment d’explications, sauf que bon… Je regarde les gens passer, et j’en salue quelques uns que je reconnais, avant de voir celui que j’attends précisément. Je souris, il est beau – n’est-il pas toujours beau ? – et lorsqu’il est assez proche je le tire vers moi et l’embrasse. « Tu m’as manqué. » dis-je en souriant. Il prend ma main et on entre dans le restaurant…