BONNIE • « come what may » (ENDED)

Ma vie a débuté lorsque ma mère m'a expulsée de son utérus le vingt-neuf juillet mille neuf-cent quatre-vingt onze, sauf que qu'est-ce que je pourrais bien vous raconter pendant cette période ? Mon enfance n'a pas été différente de celle de tout les autres enfants normaux, jusqu'à mes quatre ans. C'est là que tout a réellement commencé. Vous voyez, mon père - un bel Adonis que les femmes s'arrachent, est allé semer ses spermatozoides un peu partout à travers la France, ma mère le savait et ça lui était égal, tant que mon père lui donnait de l'argent pour vivre, elle prétendait l'aimer et faisait comme si ne rien n'était. Cependant, il a fallut s'ouvrir les yeux et ce petit conte de fées imaginaire cessa lorsqu'une femme, arrivée de nul part, prétendait être la mère d'un enfant que mon père était allé semer. Pendant que cette débile hurlait à mon père qu'elle ne garderait pas l'enfant, ma mère est arrivée et elle a décidé, sans demander l'avis de qui que ce soit, de garder l'enfant. L'autre femme en était à son neuvième mois de grossesse, alors elle a logé chez nous jusqu'à l'accouchement. J'avais peut-être seulement quatre ans ans, mais j'étais intelligente pour mon âge, et je trouvais les adultes bien stupides. Ils se mariaient mais ne faisaient jamais l'amour ensemble, ils faisaient l'amour avec d'autres. Ils ne s'aimaient plus mais ils vivaient toujours ensemble. Ils avaient des enfants mais ils engageaient des gens pour s'en occuper. C'était totalement incompréhensible, mais au lieu de leur poser la question, je me suis dit qu'en grandissant, je comprendrais par moi-même. Bref. Ma demi-soeur est née. Sur le coup, personne n'avait pensé à un prénom. Tout le monde sauf moi. « Moi, je veux qu'on l'appelle Satine. » Évidemment, personne ne savait dans cette pièce que Moulin Rouge était mon film préféré puisqu'ils ne me portaient aucune attention, mais ils ont tout de suite adopté le prénom. La mère de ma demi-soeur est restée un an chez nous, afin de nourrir le bambin, puis elle est repartie et elle n'a manqué à personne, pas même à Satine.

Cependant, les choses n'allaient plus. Ma mère devait s'occuper de moi et Satine pendant que mon père était en "voyage d'affaire" à tous les mois. Il n'était à la maison que quatre jours par mois, maximum. Satine était un bébé très capricieux et sensible, elle pleurait donc toujours. Ma mère était très peu patiente et il lui arrivait souvent de péter des crises, dans ces temps-là j'habillais chaudement ma demi-soeur et j'allais jouer dehors avec elle, pendant que la tempête se calmait à l'intérieur. Un jour, mon père est revenu à la maison. Ma mère m'avait demandé de rester dehors toute la journée, alors je l'ai écoutée. J'ai joué avec Satine pendant que mes parents divorçaient. Ça faisait quelques mois que ma mère avait ces papiers. Elle m'avait dit que si papa mettait sa signature dessus, il ne reviendrait plus. Ça ne m'a pas enchantée, mais je comprenais ma mère. Elle avait travaillé si fort, elle s'était occupée de nous si bien, et mon père n'avait rien changé à ses habitudes. Elle en avait assez, alors elle se séparait de lui. Quant à mon père, il n'a pas bronché. Il a mit sa signature sur la feuille, a prit ses affaires et est partit sans dire un seul mot. Il n'est même pas venu me dire aurevoir. Depuis ce jour, je le renie. Je ne réponds plus à ses appels et je ne le considère même plus comme mon père.

Aujourd'hui, je vis ma vie comme je veux la vivre. J'en profite sans pour autant la gâcher. Je ne me drogue pas, je suis toujours souriante, je fais la fête et je multiplierai les conquêtes tant et aussi longtemps que je serai aussi sexy. Je fais même des études pour devenir infirmière. Je suis une fille normale aevc une vie normale et j'ai des amis normaux ; comment être aussi peu originale ?