A. DE MAUPASSANT • « Pousse-toi de mon soleil. »

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DE MAUPASSANT, ANTONIN JÉRÔME feat. Ben Barnes

DE MAUPASSANT, ANTONIN JÉRÔME • Un prénom banal avec un patronyme trop connu, c'est bien sa chance. Avec son style de vie, il aurait préféré s'appeler Rimbaud ou Verlaine, ça aurait plus collé (« J'suis juste moins homo qu'eux. ») Il a 21 ans, presque 22 (« Ma date d'anniversaire ? C'est pas important à savoir. /- Monsieur de Maupassant, c'est pour votre permis de conduire ! / - Ah. 12 mai 1988. »), mais il n'aime pas dire son âge. Pire qu'une fille. Il est aux femmes jusqu'au bout des ongles et peut se vanter d'en avoir connue quelques-unes, mais pas trop. Enfin, qu'il dit. Il a une collection de citations phénoménales, l'influence de son patronyme ?, doit toujours faire quelque chose avec ses mains et fume plus que de raison. De tout (« C'est mon travail, chérie. »), puisqu'on en parle. Il étudie en droit, ce qui est assez drôle ; vous en connaissez beaucoup, vous, des dealers occasionnels qui étudient en droit, hein ? Il a une soeur plus âgée, Ophélia de Maupassant, mais il ne la voit qu'à Noël (« Qu'elle reste avec son médecin friqué jusqu'aux oreilles, celle-là. »), quand ses parents se forcent pour l'inviter. Il reste chez son père, Franco de Maupassant, mais vu qu'il est toujours en train de se crever devant les carnets de comptabilité de Dieu-sait-quel designer, c'est comme s'il habitait seul. Il a une collection impressionnante de souliers, chacun ses goûts, et est toujours en chemise. Il a un jonc en or à la main gauche (« Même à genoux, j'te dirai pas d'où ça vient. »), ne croit pas en la notion de vie privée, ne lit que des auteurs dits classiques et préfère Chopin aux chanteurs pop. Il est distant et agressif, je-m'en-foutiste et piquant, avec une carapace épaisse autour de lui. Pas un mauvais garçon, au fond (« C'est juste que je préfère montrer autre chose. »).

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Je m'appelle Fred, oui je suis une fille, ou encore Mikado. J'ai 19 ans (hin hin, majeure partout au Canada), j'aime les chapeaux et pas jouer des filles. C'est Evelyne DA (Queen P) qui m'a fait découvrir le forum et hop !, fabuleux. J'suis aussi QCoise et, défintivement, la vie parisienne ?, quelle galère !

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Dernière édition par Antonin de Maupassant le Dim 14 Mar - 23:19, édité 5 fois

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« Chérie.
- Oui, Anto ?
- Dégage. »

PODCAST

Foutu. Matin. J'ai besoin d'une cigarette, mais il apparaît qu'il est interdit de fumer dans les classes de l'université. Brillant. J'ai besoin de ça, pour affronter cet énième cours sur L'évolution du droit matrimonial au XXe siècle et son influence sur les pratiques actuelles. Ne serait-ce que pour affronter le titre du cours, qui prend tout le haut de ma page de notes. Je prends un crayon et commence à tapoter mon bureau, regardant par la fenêtre sans écouter mon enseignant, qui répète probablement des choses que je sais déjà. Il m'encourage presqu'à prendre mon téléphone et à me mettre un peu de Prokofiev dans les oreilles. Ça risque d'être infiniment plus intéressant que ce que ce fossile raconte depuis... combien de temps ? Un regard à ma montre. Une heure. Putain. Il en reste encore deux.
J'ai besoin d'une cigarette.
Mais pourquoi est-ce que je me suis laissé convaincre d'entrer en droit ? Comment, surtout. Charles a quitté les études, Théo aussi, il ne reste que le con à de Maupassant. Ah, oui : je voulais que mon père soit fier de moi. Dommage qu'il soit occupé au point de ne jamais avoir le temps de passer à l'appartement, sauf une fois par semaine. Le reste du temps, il dort chez ma belle-mère du moment, ou à l'agence même. Je commence à dessiner sur ma feuille, ne portant plus aucune attention à l'enseignant. Travail travail travail. D'ailleurs, faudrait que je trouve d'autre came à revendre. J'ai pris un peu de recul, ces derniers temps, mais j'ai besoin d'argent. Pas envie de demander quoi que ce soit à P'pa ou à M'man, et encore moins à Ophélia. De toute façon, ça fait 5 ans que je reste avec P'pa, j'ai plus rien à vori avec M'man. Et Ophélia, depuis qu'elle reste avec son super médecin, c'est quoi son nom à ce pauvre type ?, je ne la vois plus vraiment. Franchement, un médecin... pourquoi pas un avocat, puisque nous y sommes ? Un regard au professeur, il a toujours pas fini son blabla celui-là, puis je me cale contre le dossier de ma chaise. Octave me fait un salut, de son côté de la classe, que je ne lui renvoie pas, et me pointe une fille au fond de la classe. Près de moi, donc. Ah, Janice. Jolie. Pas mon genre. J'hausse les épaules et fais une grimace. Tiens, et si j'écoutais un peu ce que raconte Professeur Loiseau ?

[...] il était donc nécessaire que l'implication de la femme dans le processus de conception d'une nouvelle idéologie soit visible, ne serait-ce que dans la castration administrative de son identité et [...]

Dans le fond, non.
J'ai vraiment envie de fumer. J'sais pas si ce barjo va le remarquer, si j'allume une clope maintenant. Probablement, il a des yeux tout le tour de la tête, ce chien. Une sonnerie se fait entendre, la Moonlight Sonata. C'est moi. Je prends rapidement le texto.

Evelyne Dumont-Alyn

PARTY @ home tonight. All invited.

Parfait. Une petite fiesta... J'esquisse un sourire alors que j'accède à la fonction « Répondre à ce message ». Eve Dumont-Alyn. Un jolie brin de fille, y'a pas à dire, qui fait bien plus jeune que ses presque 19 ans. Pas grave. Ça lui enlève pas ses qualités -ou ses habiletés. Enfin, je dis ça, mais je ne l'ai pas encore touchée. Je suis en train de composer un message de réponse quand un autre appel ; cette fois, c'est le Water Music. Je le prends sans me soucier du regard de feu que me jette Loiseau -quoi, t'as un problème, le vioque ?

Antonin de Maupassant.

Chériiii ? J'ai besoin de toi ce soir... De toi en entier.

Compte sur moi, chérie. Je raccroche, j'suis en cours.

Sitôt dit, sitôt fait, je raccroche. Je la rappellerai plus tard ; pour l'instant, j'ai ce con de cours à terminer. Et je dois penser à trouver des trucs pour ce soir : pas question de me ramener dans une fête avec rien à consommer. J'ai un commerce à tenir, quand même, faut pas se leurrer. Puis, on sait jamais ce qui pourrait arriver de plus... intéressant. Je finis par prendre une cigarette dans mon paquet et me la coller entre les lèvres, l'allumant avec une allumette -plus classe qu'un briquet. Loiseau s'avance vers moi, apparemment d'une humeur charmante. Bonjour, Monsieur le professeur.

Monsieur de Maupassant, était-il vraiment nécessaire de vous servir de ma classe comme d'un bureau téléphonique et comme une zone fumeur ? »

Attends, il attend vraiment une réponse ?
Je me contente d'expirer ma fumée en direction de son visage.
J'ai mieux à faire qu'avoir de bonnes manières.