I don't know what we are anymore, and that scares me; Armand ♥

Car ce que tu es rime avec regret. Pour ma part je n'ai que ce qui reste à jamais .

« Armand, n'oublie pas de passer chez moi après, peut-être que maman viendra aussi et puis elle m'a dit que ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu de nouvelles de toi. D'ailleurs moi aussi! Qu'est ce qui t'arrive ces temps ci? Tu parles plus à personne? Et je sais que tu m'entends donc par la bonté du ciel décroche ce fichu téléphone » Ah Appoline ma petite sœur, qu'est ce qu'elle pouvait être insupportable des fois, et ceci dès le matin à neuf heures plus précisément, ne savait t'elle pas que j'avais sûrement comme d'habitude passé une soirée chargée dans ma salle de photographies? Ça, je me doute qu'elle y pense un jour, car cette petite blonde est assez égoïste par moments. Ce fut sa petite voix féminine qui me réveilla de bon matin, et celle ci me fit sourire, elle voulait que je passe la voir dans son petit appartement parisien, j'y serai bien allé mais la suite de son message retira toute trace de sourire, maman viendra? Et puis quoi encore? Manquait plus que je la vois ma mère. Non pas que je la détestais, mais de nombreux faits ont fait que je n'arrivais plus à la regarder droit dans les yeux, n'avait elle pas honte d'avoir trompé son mari et en même temps ses deux enfants? Plus je ne donnerai pas de nouvelles de moi et puis elle aura des regrets d'avoir commis ce petit grand incident. Cela avait bouleversé toute ma famille, et moi qui l'avait vu de mes propres yeux... à chaque fois que je pense à ma mère je revois cette image d'elle et de ce voisin d'une vingtaine d'années. Comment avait il pu faire ça? Mes pensées débarrassées, je me dépêchai de prendre une douche pour enfin m'habiller, dans le but de sortir me balader dans les ruelles de Paris. J'adorais faire ça le matin, surtout en période d'hiver, avec un soleil qui tape fort et un froid glacial en balance, c'était vraiment l'idéal. Ma douche prise, je me vêtis d'un pull en v gris, d'un jean bleu foncé et d'un gilet noir. Et me voilà sortis de mon appartement. Cependant, je n'avais pas oublié un détail, à savoir mon petit ventre qui criait famine depuis un bon moment, une boulangerie se trouvait juste en face de mon immeuble, je m'y rendis commandant un pain au chocolat et un jus d'orange en petite bouteille. Et tranquillement, je m'avançais dans les rues parisiennes, regardant les boutiques, les passants, et les touristiques perdus.

Ah la Seine, je la voyais déjà de loin, et je comptais bien m'y rendre, cet endroit si magnifique rempli de personnes, mais aussi de souvenirs. A chaque fois que je passais au long de cette Seine, de nombreux souvenirs me venaient en tête. La première personne qui me venait en tête était Aubree, je ne crois pas avoir aimé une personne aussi fort, d'une telle manière que cette femme me rendait complètement fou d'elle. Ce fut sans hésitation ma plus belle histoire d'amour, à chaque fois que je pensais à elle je voyais cette image d'elle le premier jour où je l'ai vu, une petite américaine qui a débarqué dans ma classe mais aussi dans mon esprit. Ces premiers regards échangés, je ne les oublierai jamais, c'était une certitude. Et puis il y a eu cette histoire d'amour qui a duré des années entières, c'était si bon d'aimer et de se sentir aimer par une femme si exceptionnelle qu'elle. Et pourtant, croyant que cette histoire n'allait jamais se terminer, je me suis trompé sur ce point là. Car il y avait Aubree, certes, mais il y avait aussi Jade, ma meilleure amie d'enfance qui n'était pas indifférente à tout ceci. Jalouse? Sûrement oui. Et c'est ce qui a fait que Aubree et moi ça s'est terminé. Mais ce n'est pas pour autant que je n'ai plus de contacts avec elle, j'en ai mais ceux ci ne sont pas comme avant malheureusement.

Les pigeons volaient au dessus de ma tête, les cris d'enfants se faisaient entendre et le reflet du soleil sur l'eau de la Seine me tapait dans les yeux, plissant les yeux je continuais d'avancer, sans trop voir devant moi, à un tel point que je crus apercevoir Aubree, décidément ma folie était bien plus grande que ce que je craignais, je m'approchais de cette silhouette féminine mais mes doutes s'effaçaient au fur et à mesure, ce n'était pas possible, c'était bien elle, Aubree était bien là. Surpris, je me dépêchai d'aller la rejoindre sans que celle ci ne m'aperçoive. Je posai mes mains sur ses yeux dans le but qu'elle devine qui je suis, en espérant qu'elle ne se trompe pas de prénom. « Devine qui s'est »

Je regarde l’eau, je regarde dans le vide, je regarde, c’est tout. Je reste en silence, à la Seine. Les gens défilent derrière moi mais je n’y porte pas une grande attention. Je suis plus centrée sur le fait que je ne sache pas trop quoi faire de ma journée. Je ne travaille pas aujourd’hui, et je n’ai aucune obligation envers personne. Je pourrais m’amuser à esquiver Oliver, cet homme à malheur. Mais je sais en quelque part qu’il me retracera quand même, alors rien ne sert d’essayer d’ignorer ce qu’on a eu, et le fruit de notre relation, Gabrielle. Je pourrais aussi appeler Carter, et lui demander de venir passer du temps avec moi avant qu’il aille travailler, mais ce serait plutôt par égoïsme et à cause du fait que je ne veuille pas rester seule. Je dois apprendre à me débrouiller, en fait, je sais comment me débrouiller… Juste que je n’en ai pas envie, parce que j’aime dépendre de quelqu’un parfois. Ça fait tellement longtemps que je suis habituée d’être indépendante, que ça me manque. Lorsque je sortais avec Armand, j’avais le droit de m’accrocher, parce qu’il tenait ses promesses, et qu’il me faisait voir la vie en rose. On était meilleurs amis, on était copain et copine, on était tout. On avait ce lien que deux personnes différentes mais pourtant similaires partage. Ce lien spécial, unique, ça me manque. Combien de fois m’étais-je répété par le passé que j’avais fait une erreur en le laissant partir ? Je ne les compte plus aujourd’hui, parce que je me sentirais mal envers Carter, et que dans un certain sens ce serait trahir sa confiance, et je ne veux pas de ça. Je ne tiens pas à faire souffrir un homme à cause de mes sentiments confus et complètement hors sujet. Je ne veux pas…

Je me décide à tourner la tête, quand quelqu’un apparaît derrière moi, et que deux mains cachent mes yeux, fermés par automatisme. Il me demande de deviner qui il est, je le sais. Je ne le sais que trop bien, et parfois ça me trouble à quel point je peux encore le voir à des endroits inusités. Ça me trouble à quel point je… Je me trouve dépendante de sa présence. Il est vrai qu’on a rompu, et qu’on est restés amis malgré tout. Mais ce n’a pas été une partie facile. Notre relation n’était plus que conflictuelle, et on n’avait du mal à se retrouver au même endroit sans avoir envie de se crier des horreurs. Ce temps est révolu, on a su mettre de côté nos envies folles, on a su faire la paix, on a su regagner notre amitié, mais c’est différent. Après une rupture, rien ne reste pareil. On a beau vouloir que ça le soit, mais ça ne le redevient pas, parce qu’on a trop d’orgueil pour essayer de fixer une relation qu’on a involontairement gâché avec des stupidités telles que la jalousie et l’envie. L’envie de quoi ? Rah. Je me concentre de nouveau, sur sa voix, cette voix qui me faisait frissonner, et qui le fait encore aujourd’hui, et je respire profondément avant de répondre. Aucune inquiétude, ni d’excitation dans ma voix. Je veux juste paraître le plus sereine possible. « Qui d’autre que toi, Armand. » dis-je en souriant. Je pose mes miens sur les siennes et prends le temps de les « caresser » avant de les retirer de sur mes yeux, et je me retourne vers lui. Mon sourire toujours scotché à mes lèvres, je reprends la parole. « C’est d’ailleurs une agréable surprise. » Très agréable, trop agréable… Reprends-toi Aubree ! Je m’approche de lui et l’enlace, comme je le fais d’habitude, pour humer son parfum et pour sentir la chaleur de son corps en général contre le mien.

Si je n’avais aucun contrôle, comme cette fois où j’ai embrassé Vince avant même de connaître son prénom, tout simplement parce qu’il m’avait ramené Gabrielle que j’avais perdu par un moment d’écart, je lui aurais littéralement sauté dans les bras, et je lui aurais dit à quel point ça me faisait plaisir qu’il soit là, et que je n’ai pas à appeler qui que ce soit, ni prétendre quoi que ce soit avec la personne en question. Je suis contente, tout simplement. Armand me rend heureuse, malgré mes remords, et ça ne je ne peux pas l’empêcher, c’est magique. « Qu’est-ce qui t’amène ici ? » Je ne sais même pas ce qui m’y emmène, et je ne sais pas s’il se souvient de la fois où je lui ai dit que si ce n’était pas de lui, je n’y viendrais pas…

A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi Et regarder les gens tant qu'y en a .

Après avoir dit ces quelques mots, je m'étais en quelque sorte engagé à lui parler, et rester avec elle cette journée, si cela était bien sûr plausible. Cela faisait un bout de temps que je n'avais pas posé mes mains sur ses yeux de cette façon, c'était comme si je me retrouvais complice avec elle. Ca me rappelait le temps où j'étais encore en couple avec elle et que je lui faisais cette blague - si on peut appeler ça de la sorte -. A peine avais je posé mes mains sur son visage que je sentis ses petites mains se poser sur les miennes. Ces quelques instants me rapprochaient déjà d'elle, et sentir ses mains sur les miennes fut quelques secondes de bonheur, et oui il m'en fallait peu. « Qui d’autre que toi, Armand. » Un rire s'échappa de moi, elle m'avait directement reconnu, et encore heureux, je ne m'aurai pas imaginé entendre le prénom d'un autre homme de sa vie. Ces instants furent courts, très courts mais remplis. En quelques fractions de secondes, Aubree se retourna et me regarda dans les yeux, ces yeux qui me manquaient tant, des yeux qui brillaient et qui étaient remplis d'étoiles, ils étaient tout simplement magnifiques. Et ce visage, je n'avais qu'une envie qui était de poser mes mains sur son visage et caresser cette peau si douce et blanche comme porcelaine. Mais je préférais m'abstenir, je l'aurai fait il y a quelques années, mais aujourd'hui je ne pouvais plus. Pour la simple et bonne raison que notre relation était finie et qu'on était tous les deux passés à autre chose, et surtout elle qui est en couple actuellement et qui a Gabrielle. A la vue de mon ex, un sourire se dessina sur mon visage, c'était fou comment sa présence, sa simple présence me rendait heureux. Et cet endroit, là où on se promettait de venir dans plusieurs années, main dans la main. Ceci ne se passait pas comme on l'avait espéré. Mais du moment que je la voyais, cela me suffisait pour le moment. « Ça me fait plaisir de te voir. », à ce moment elle s'approche de moi et m'enlace, une façon américaine de dire bonjour, non sa façon. Et même si je préférais la bise à cela, j'aimais qu'elle ait une manière unique de me dire bonjour, car elle était tout simplement la seule à me saluer de la sorte et ça la rendait encore plus unique à mes yeux. Je pose alors mes mains autour de sa taille et l'enlace également. Au fond j'en profite un peu, car c'est sûrement le seul moment où je pourrais me rapprocher d'elle d'une telle manière sans paraitre louche. Quelques secondes plus tard, sa voix résonnait de nouveau dans ma tête « Qu’est-ce qui t’amène ici ? » A vrai dire, je ne savais pas vraiment que répondre à cette question, devrais je lui dire - c'est une petite nostalgie ça passera ne t'en fais pas pour moi - sûrement pas non, en aucun cas je devais me dévoiler d'un coup, je devais rester neutre voire mystérieux, elle ne devait pas savoir ce que je ressens à l'instant même. « Bonne question, je me baladais simplement comme à mon habitude, jusqu'à que je t'ai aperçu. Et toi t'as souvent cette envie de rejoindre la Seine? » je me mis à rire doucement, c'était un peu bête ce que je disais mais après tout, c'était tout moi.