juste une histoire d'hamster ( r )

JUSTE UNE HISTOIRE D'HAMSTER

J'aime ces doux rayons de soleil qui peu à peu envahisse la capitale. Pouvoir à nouveau se promener sans craindre qu'une averse vous tombe dessus. Je n'aurais peut être pas du prendre mon vélo aujourd'hui. Non pas parce que le vent froid venait me gifler le visage, mais je craignais qu'il n'arrive quelque chose à Aristide. Le pauvre était dans sa petite cage temporaire. J'avais pris soin de la caler dans mon panier en osier sur le guidon. Mais ne sait-on jamais ce qu'il peut arriver en ville. Le visage de Jules m'apparut aussitôt. Me faisant la morale il me disait combien c'était dangereux pour le petit. Notre enfant. Je n'avais pas eu besoin de le porter dans mon ventre celui là. Il a été pondue par sa mère, une hamster de pure race, du moins selon les indications que le vendeur à bien voulus nous donner. Les bobards que l'on fournis aux clients, j'en connais un rayon. Mais son ton avait l'air tellement sincère, qu'il était difficile de ne pas le croire. Peut-être un peu trop naïve, mais Jules aussi avait eu l'air de boire ses paroles. Après tout, on s'en fiche de savoir si Aristide est ou pas un hamster de pur race ou un vulgaire cochon d'inde. Je n'avais que quelques mètres à faire, puisque lui comme moi habitions dans le troisième arrondissement de Paris. Seulement j'avais eu envie de faire un tour, de m'évader. Une fois de plus. J'aime ce vent me caressant le visage, le balayant de mes cheveux. La brise de fin de journée, malgré cette odeur répugnante de carburant qui gagnait peu à peu tous les quartiers de la ville. On m'a souvent dit que ma place serait en campagne, ou dans la banlieue. Mais jamais ô grand jamais je ne pourrais me résigner à quitter Paris, la ville de toute ma vie. L'immeuble luxueux dans lequel Jules habitait, commencer à entrer dans mon champs de vision. Même Aristide avait reconnus l'endroit. Chaque semaine c'était la même ristourne. Il allait et venait entre nos deux appartements. Je ne pris même pas la peine d'attacher mon vélo. Qui en voudrait de toute façon ? Comme à mon habitude je sonna plusieurs fois à l'interphone sur l'air de RTL2, Aristide à mes côtés. « c'est la mère de ton gosse. » A ses mots la porte s'ouvrit et je déambula dans le hall sifflotant une chanson de ma propre composition. Ma phobie de l'ascenseur me força à monter les étages à pieds. Heureusement que mon camarade ne vive pas au dernier étage. J'eus à peine le temps de toquer que Jules apparut devant moi, se précipitant sur la cage. Je roula des yeux. Une fois de plus je passais après Aristide. Même si c'était une évidence, à parement. Lui refilant la cage, je le poussa légèrement à l'aide de mon postérieur afin de pénétrer dans ce grand appartement dont j'avais toujours rêvé. « je rentre, je fais comme chez moi. » Sans gênes. Oui parfois même un peu trop ... Je m'installa sur le canapé, me rendant compte que la télé n'était pas allumée. Je toisa Jules d'un regard interrogateur, un énorme sourire sur le visage. Je savais qu'il comprendrait que cette marque d'affection n'était que la dissimulation d'une envie soudaine de voir la fin de mon feuilleton. Prête à bondir sur la télécommande, j'attendais seulement un hochement de tête de sa part. De toute évidence il n'allait pas me le refuser.

Le spectacle était tout bonnement à mourir de rire. Jules dans toute sa splendeur n'avait d'yeux que pour la petite boule de poil qui nous faisait office de fils. Ce qui était absolument compréhensible, puisque Aristide est l'hamster le plus mignon qu'il existe sur terre. Ça je ne peux pas le nier. « mon petit Aristide, maman n'a pas trop été méchante cette semaine ? » Mon regard qui était alors fixé sur le téléviseur se précipita vers Jules. Ma bouche s'ouvrit en grand sous l'effet de l'étonnement. Moi, méchante ? Dieu sait que je n'aurais jamais pus faire de mal à une mouche et encore moins à Aristide. J'eus à peine le temps de prononcer quoi que ce soit, Jules avait déjà reçus une réponse à sa question : trois petits boules noirâtres au creux de sa main. Je pouffa de rire, c'était plus fort que moi. « tu pourrais mieux l'élever, merde ! » Ma crise c'était enfin calmée et l'exclamation de Jules me fit ni chaud ni froid. J'élevais mon fils comme bon me semblait, même si son éducation devait passer par une culture cinématographie invraisemblable. Avec un peu d'effort j'étais sûr de pouvoir un jour lui apprendre à faire des tours d'acroade. Imaginez que je sois en colocation avec un hamster de cirque. Une futur star du grand écran pour animaux. Tous ses compatriotes l'aclamerons. « je lui ai appris à défendre sa mère. c'est sa façon à lui de répliquer lorsque quelqu'un dit du mal de sa petite maman chérie. cette fois-ci c'est tombé sur toi. » Mes yeux étaient posés sur la cage en fer, maison de mon petit ange. Il avait juste revendiqué la liberté de sa mère. Bon fiston ! Le pauvre petit me suppliait du regard. Il n'est pas rare de le croiser vagabomdant dans la maison lorsque c'était ma semaine de garde. « dois-je tout de même te rappeler que l'éducation se fait à deux et que si tu lui avais appris à ne pas offenser son père il n'aurait sûrement pas fait une chose pareil. » En quelques secondes la télé cessa toute activité. Jules avait pris place à côté de moi et me toisait un sourire innocent aux lèvres. Stupide comme j'étais, je savais pertinemment qu'il était la cause de l'extinction de mon compagnon de déprime. J'étais une geek. Je ne le nie pas, pour cause tout le monde à une part d'adiction en soit. Moi c'était la télévision. « parle moi de ce que tu as fait avec Aristide cette semaine, plutôt que de t'abrutir l'esprit. » underco.