persephone ; she was more like a beauty queen from a movie scene | 100%

il y a approximativement deux ans.

Elle était morte, c'était définitif, plus personne ne pouvait rien y changer. Aliénor venait d'être incinérée comme elle le désirait, sa petite fille se rappelait d'ailleurs parfaitement sa position sur la question. Quelle idée, n'avait-elle de cesse de répéter, de mettre les gens sous terre ! Laisser son corps se faire manger par les vers, se décomposer, pour que vos proches viennent pleurer là-dessus ad vitam eternam ; et puis quoi encore ! Vraiment quelle idée, je me ferais incinérée et ça sera beaucoup mieux ! C'était totalement le style de la femme, une idée que partageait d'ailleurs Perséphone. D'ailleurs comme elle lui avait promis Angèle n'avait pas pleurer une seule larme depuis l'annonce de son décès. Sa grand-mère ne voulait pour rien au monde d'une scène version noir et blanc remplie de gens larmoyant ; elle voulait qu'on la célèbre, pas qu'on la pleure - de manière si exagérément fausse qui plus est ! - et la demoiselle lui devait bien ça. C'est pour cela, que quitte à choquer tout le monde, elle se tenait debout, en train de recevoir les condoléances, dans une tenue colorée, les vêtements mêmes qu'elles avaient acheté ensemble il y a quelques semaines de cela ; comme si elle s'apprêtait à rejoindre comme d'habitude des amis, comme si elle allait rejoindre pour la dernière fois sa plus grande amie. Elle ne pensait qu'à une seule chose : quand est-ce que cette comédie allait donc cesser ? Que ces gens si faussement triste allaient donc rentrer chez eux et arrêter de commenter tout bas, un sourire de connivence à moitié voilé sur les lèvres, sa tenue actuelle ; c'était bien ce genre de comportement qui salissait la mémoire d'Aliénor et si ce n'était la présence de ses parents elle les auraient déjà tout envoyer balader pour aller se recueillir toute seule à sa manière, à leur manière à toutes deux.

il y a environ deux semaines.

Zut elle allait être en retard à ce train là ! et ce fichu taxi qui ne daignait toujours pas arrivé... Perséphone n'aimait pas être en retard - enfin sauf dans certains cas bien précis que je ne vous énumérerez pas aujourd'hui - mais si les choses continuaient ainsi, elle y serait malheureusement bien contrainte. S'impatientant plus que de raison, elle était presque sur le point de faire les cent pas et de pester à tout va, quand un taxi vint miraculeusement s'arrêter presque devant elle. De toute évidence ce n'était pas le sien mais celui du jeune homme qui s'avançait dans la direction ; oui mais elle tenait vraiment à être ponctuelle cette fois... Offrant son plus beau sourire au dit jeune homme - au très beau dit jeune homme même ! - elle lança un « je t'en revaudrais un ! » avant de s'engouffrer à l'intérieur de la voiture et de presque crier sa destination au chauffeur. Étrangement, bien que la « rencontre » ne dura à peine quelques secondes, l'image du garçon à l'air si surpris mais tout autant charmant, ne la quitta pas de tout le trajet, ni de toute la journée et même à vrai dire... absolument pas depuis deux semaines ! Ridicule peut être - et sans doute même - mais elle ne parvient pas à le chasser de son esprit sur une longue durée, et encore moins oublier ce regard... à croire qu'il a décidé de la hanter !