ROXANNE ♦ you don't have to wear that dress tonight.

De quoi avais-je eu l'air ? À la regarder ainsi. Un air gêné et stupide. Et quand elle s'en alla, reposant le livre soigneusement où elle l'avait pris, elle n'osa même pas me filer un coup d'œil. Alors j'inspirai et expirai soigneusement l'air froid de la pièce. Puis me retourna, les livres à la mains baissant lentement la tête vers le sol. Quelques pas et voici que je scrutai les titres des bouquins. La moitié était de Shakespeare, le reste était d'Hemingway et dernier était d'Oscar Wilde. Mon écrivain préféré. Et je pensais ainsi à ce que j'avais fait la soirée dernière. L'embrasser. Comme ci tout était si simple. Je n'étais pas homosexuelle, du moins pas à ma dernière conquête, non et c'était la première fois que j'éprouvais des sentiments pour une jeune femme. Une jeune femme qui était par la même occasion ma meilleure amie. Je soupirais rien qu'à l'idée d'aller l'affronter. Une confrontation s'imposer obligatoirement. Allais-je lui avouer mes sentiments ou me murer et oublier ceci au profit d'un autre mec ? La dernière possibilité semblait la meilleure.
Les livres se retrouvèrent par terre. Un jeune homme au cheveux brun ne s'excusa même pas, et passa son chemin, pourtant à même pas quelques centimètres de moi, je l'attrapa par la manche et l'entraîna vers moi. « Oh, petit con ! Ta mère t'as pas appris la politesse ? » lui dis-je. « Si, mais apparemment, j'ai du l'oublier en rencontrant une salope. » Je haussais mon sourcil droit d'étonnement. D'une parce que le garçons était juste à croquer et de deux, c'était la première fois qu'on me répondait sur ce ton. « Écoute, j'espère que tu l'as cher payé ta pute, en attendant, tes moments intimes, c'est pas que je m'en fou, mais je m'en fou. » Je m'agenouillais délicatement ramassant les livres puis, je les posaient sur la table près de moi, sur laquelle un étudiant était plongé dans ses livres. « Intéressant. Apparemment, tu ne te laisses vraiment pas faire. » Je le coupais, avec un petit sourire narquois et lui dis : « Oui, je ne me laisse jamais faire. » Et je savais par ses yeux, que cette nuit j'allais enfin retrouver mon hétérosexualité. Et cette nuit en sa compagnie était juste sublime. J'en oubliais presque ma charmante Payten, sa chevelure brune, ses lèvres lascives, ses formes esquisses.